Vendredi 11 novembre 2022, après un temps de recueillement au cimetière de l'Égalité, devant le « Monument aux Enfants de Lourdes morts pour la France », et la bénédiction de l’Abbé Pierre JAMET, curé de Lourdes, suivi d’un dépôt de gerbes, l’assemblée s'est rendue à la stèle du Maréchal Foch pour la commémoration publique, sous l'encadrement du Délégué Militaire Départemental. Le Colonel Thierry Rhône, DMD adjoint, a assuré le cérémonial. Un Piquet d'honneur du 35ème Regiment, sous le commandement du Maréchal des Logis chef complétaient le dispositif.
Le Maire, Thierry Lavit, a pris la parole pour remercier les nombreux participants et souligner notamment la grande implication des écoles publiques de Lourdes. « M. le Sous-Préfet, M. le Délégué Militaire Départemental, M. le Député,Mme la Sénatrice, Mmes et MM les Conseillers Généraux et Municipaux, Mme l’Inspectrice d'académie, M. le Directeur de l’ONAC, Messieurs les Officiers, Sous-Officiers et militaires du Rang des armes et services, M. le Recteur, cher Père Daubanes, Mesdames et Messieurs les présidents d’associations patriotiques,
Mesdames et Messieurs,
Je souhaite introduire cette commémoration par mes plus sincères remerciements pour votre participation et saluer ici la présence très significative des élèves du collège du Lapacca et de la Cité scolaire de la serre de Sarsan.
Cette année, en effet, vous allez pouvoir entendre en début de cérémonie, deux élèves de la classe de Mme PENE du Collège de Sarsan, lire une correspondance de Jacques Ambrosini, originaire de Haute- Corse, fils d’agriculteur, engagé dans les Dardanelles contre les Turcs à l’âge de 19 ans. Cette lettre décrit l’horreur quotidienne du front.
S’ensuivra le chant « En terres Étrangères » par les élèves de la Cité scolaire de Sarsan, sous la direction de Mme Isabelle BARTHELEMY, professeure de musique.
Pour clôturer cette commémoration, le 1er couplet et le refrain seront chantés par les « chanteurs Montagnards ». Le 7° couplet sera chanté par les élèves des classes CM1 et CM2 de Mmes JOURDAN, CASTELLS et LLANES de l’école primaire du Lapacca.
Cette implication prouve l’attachement au devoir de mémoire et la prise de conscience de nos enfants à ce moment de l’histoire qui ne devait pas se répéter. Pour nous élus, c’est un moment républicain fort où notre jeunesse s’intègre dans la vie démocratique de notre ville et de notre pays. C’est le projet que nous portons avec l’équipe municipale : intégrer la jeunesse dans la vie de notre cité.
Chers enfants, c’est grâce à votre participation à la vie citoyenne que nous conserverons nos droits républicains.
Chers enfants, vous êtes les futurs citoyens de notre pays et je vous remercie pour votre participation à cette cérémonie.
Chers enfants, j’espère que cela vous donnera le goût de participer à de prochaines cérémonies patriotiques, de voter quand vous serez majeur, de vous impliquer dans la vie associative, sportive et culturelle, de vous engager en politique ou dans un collectif de citoyens pour faire partie intégrante de notre société.
Chers enfants, soyez fier d’être français, portez haut et fort les couleurs de la République et de sa devise : Liberté, Egalité et Fraternité.
Vive Lourdes, Vive la France. »
M. José Moura, chargé du protocole, a présenté la cérémonie.
Le Colonel Lavigne, président du Cercle patriotique Lourdais, a ensuite pris la parole. « 1915 : A la guerre de mouvement, période la plus meurtrière de toute la 1° guerre mondiale, succède la guerre de position : les hommes s’enterrent dans des tranchées reliées par les boyaux qui drainent leur sang.
En effet, la guerre des frontières, suivie de la bataille de la Marne et de la course à la mer du Nord (batailles de déplacement du front d’Est en Ouest) ont causé des pertes très lourdes : dans la seule journée du 22 août 1914, journée la plus meurtrière de l’histoire de France, 20543 soldats français sont tués. Entre août 1914 et août 1915, 554700 cadavres jonchent les terres des Vosges, des Ardennes, des plaines du nord. Dans les tranchées, les combattants pataugent dans la boue, les pieds gelés, subissent le froid glacial, vivent au milieu des morts rongés par la vermine. La guerre chimique avec l’utilisation des gaz dans la région d’Ypres est pour la première fois de l’histoire utilisée le 22 avril 1915. A l’exaltation d’août 1914, « la guerre sera courte », succède l’enlisement accompagné par la résignation et le doute. Le gouvernement de Raymond Poincaré adresse des exhortations aux soldats du front et à la population:
- A partir du 1° juillet les soldats ont droit à 6 jours de permission par an hors délais de route.
- Une loi honorant le sacrifice des soldats « Morts pour la France » est votée dés le 12 juillet 1915.
- Les cendres du fondateur de la Marseillaise, Rouget de Lisle, sont transférées aux Invalides le 14 juillet 1915; La Marseillaise doit raviver les cœurs.
Ecoliers, collégiens, lycéens vous allez, tout à l’heure, chanter la Marseillaise créée par le capitaine Rouget de Lisle. Il a écrit un texte d’encouragement pour les Armées pendant la nuit du 25 au 26 avril 1792. Accompagné par madame et monsieur de Dietrich, maire de Strasbourg, il donne naissance à un chant appelé « chant de guerre pour l’Armée du Rhin ». Les paroles, « Aux armes citoyens… L’étendard de guerre est déployé … Marchons…. Allons enfants de la patrie » s’inspirent d’une affiche de la « Société des amis de la Nation » et font allusion à la famille Dietrich dont 2 enfants sont aux Armées. La musique s’appuie sur un oratorio appelé « Esther », créé en 1787 par le maître de musique Jean Baptiste Grisons à Saint Omer. L’adaptation paroles musique est réalisée par sybille Dietrich et Rouget de Lisle. A partir de juin 1792, ce chant est interprété par les volontaires du Midi tout au long de leur déplacement vers Paris et entonné le 10 août, jour de la prise des Tuileries, journée qui marquera la fin de la royauté et l’installation de la 1° république. Le peuple de Paris galvanisé par ce chant le baptisera «La Marseillaise ». La même année un 7° couplet, dit couplet des enfants, est ajouté à la version initiale. Par décret du 14 juillet 1795 la Marseillaise est déclarée hymne national. En 1911 le ministre de l’éducation nationale Maurice Faure rend obligatoire son apprentissage à l’école. Dans le couplet des enfants il est dit « Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n’y serons plus » … « Nous aurons le sublime orgueil de les venger ou de les suivre». Dans le chant « En terres étrangères », créé par les élèves de 4° et 3° du collège Elisabeth Badinter de Tarbes, il est écrit : « accomplir la mission », « toujours que nos cœurs se souviennent » et « c’est le sacrifice, dites le à mon fils, afin de protéger nos libertés ». Toutes ces paroles sont votre héritage et un engagement à servir la Nation française.
Dans la construction identitaire d’un pays, d’une nation, d’un individu « le devoir de mémoire » ne suffit pas à préserver le souvenir. Seul le « devoir d’histoire » peut et doit garantir la pérennité et l’équité des mémoires. Aujourd’hui, vous avez inscrits dans vos connaissances une initiation à l’histoire de la « Marseillaise » et appris un nouveau chant « En terres étrangères ». C’est une page de votre histoire, de notre histoire. En chantant la Marseillaise les « poilus » et les soldats de tous les conflits ont donné leur sang et souvent leur vie pour la Patrie, la terre des pères. Ils se sont engagés à servir les armes que l’Etat français leur avait confiées pour préserver la liberté, notre liberté. S’engager, c’est exprimer par des actes une prise de position morale. Servir, c’est accepter de ne plus s’appartenir tout à fait, c’est tout donner y compris sa vie. Vous devenez aujourd’hui les héritiers d’une histoire qui participe à l’histoire collective de la Nation qui nous a construits.
A titre individuel, engagez-vous et servez votre pays en travaillant à l’école, au collège puis au lycée. Etudier, c’est déjà être dans l’histoire de la vie de son pays. Exposez-vous et révélez-vous : dites « je vaux ce que je veux ! ». Votre Nation vaudra ce que vous voudrez.
Le 11 novembre n’est pas une fête, c’est un anniversaire de fin de combat tragique avec des conséquences dramatiques. Il doit être célébré avec dignité, gravité et respect.
Redressez vous, découvrez vous la tête, soyez fier. Pendant le dépôt de gerbes, la sonnerie « aux Morts », et la minute de silence pensez au sacrifice de nos anciens et chantez de toutes vos forces et avec respect « la Marseillaise » !
Sous la garde des « Morts pour la France » représentés par ce monument, sous les plis des drapeaux, l’Etat représenté par monsieur le sous-préfet, les élus (es), les anciens combattants, les associations patriotiques et la population ici présente, vous regardent et vous transmettent l’héritage de « ceux de 14 » : sauvegarder et défendre la Paix dans le cadre républicain de notre Nation, la France. ».
A noter également, la présence de Bruno Montagnol, directeur de l’ONAC des Hautes-Pyrénées, des élèves de la classe de Mme Pene du Collège de Sarsan, qui ont lu une correspondance de Jacques Ambrosini, soldat originaire de Haute- Corse, fils d’agriculteur, engagé dans les Dardanelles contre les Turcs. Cette lettre décrit l’horreur quotidienne du front. Il finira la guerre comme Lieutenant. Cette intervention a été suivie d’un chant « En terres Etrangères », entonné par un groupe d’élèves de la cité scolaire, sous la direction de Mme Isabelle Barthélémy, professeure de musique.
La cérémonie s’est poursuivie par la lecture du message de Mme Patricia Mirallès, Secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, par M. Fabien Tuleu, Sous-Préfet de l’Arrondissement d’Argelès-Gazost. « La nouvelle de la Victoire se répand à la volée dans tout le pays, de clocher en clocher. L’écho du clairon vient d’annoncer la fin d’un conflit qui a éprouvé le monde et décimé les Hommes. La fureur du canon s’est enfin tue, couverte par un immense éclat de joie.
11 novembre 1918, il est 11 heures : c’est l’Armistice.
Pour des millions de soldats venus du monde entier, c’est la fin de quatre terribles années de combat. Le soulagement est immense.
La guerre est finie, mais pour les survivants commence un funeste décompte, celui d’un million quatre cent mille soldats français tombés au champ d’honneur, de quatre millions de nos militaires blessés ou mutilés, ces braves aux « gueules cassées » qui plongent la Nation entière dans l’effroi et l’émotion.
Le traumatisme est mondial. En tout, ce sont près de 10 millions de soldats qui ont été tués, 3 millions de veuves et 6 millions d’orphelins. Les morts sont presque aussi nombreux parmi les civils.
Ceux qui sont revenus des combats racontent la puanteur des tranchées et le fracas des obus. Ils expliquent la peur avant les charges, le courage qu’il faut pour sortir des abris et donner l’assaut aux lignes ennemies sous la mitraille. Ils disent l’horreur du spectacle de leurs frères d’armes qui tombent à leurs côtés.
Souvenons-nous de leur bravoure et de leur sacrifice. Commémorons ces soldats dont les noms doivent rester gravés dans nos mémoires comme ils le sont sur nos monuments aux morts, dans les villes et les villages de France, dans l’Hexagone comme dans les Outre-mer.
Souvenons-nous des soldats venus d’Afrique, du Pacifique, des Amériques et d’Asie, de ces soldats alliés venus verser leur sang pour la France, et défendre avec nous la liberté sur une terre qu’ils ne connaissaient pourtant pas.
Le sacrifice de nos Poilus nous oblige, il nous rappelle que la Paix a un prix, et que nous devons être désormais unis avec ceux qui étaient hier nos adversaires, car « ce n’est qu’avec le passé qu’on fait l’avenir », écrivait Anatole France.
Ce souvenir, ce sont les jeunes générations qui doivent désormais s’en emparer, pour venir raviver la flamme de la mémoire de ceux qui sont morts pour la France, pour notre liberté. C’est la reconnaissance que la Nation doit à ses combattants, à ceux qui sont tombés et à ceux qui ont survécus.
Aux combattants d’hier et à ceux d’aujourd’hui, comme à leurs familles et ayants droit, la Nation doit continuer d’assurer réparation, reconnaissance et droit, comme l’a voulu le Président de la République.
Cette année nous honorons deux soldats morts pour la France au Mali : le maréchal des logis chef Adrien Quélin et le brigadier-chef Alexandre Martin. Honorons leur sacrifice et celui de tous les soldats qui ont versé leur sang pour la France.
Le monde était convaincu en 1918 que la Première guerre mondiale devait être la « Der des der », la dernière des dernières. Nous savons ce qu’il advint de cet espoir et aujourd’hui, en ce 11 novembre 2022, alors que la guerre est de retour sur notre continent, n’oublions pas le combat des Poilus pour la Paix et le sacrifice de nos soldats morts pour la France.
Vive la République !
Et vive la France ! ».
S’en sont suivis les dépôts de gerbes, chacun accompagnés par 2 joueurs de l’école de rugby et de 2 élèves de l’école du Lapacca :
- M. David Parou, Président de l’Ecole de Rugby,
- Le Cercle Patriotique Lourdais, représenté par M. Louis Baloup et le Général Latanne, au nom du Comité de Lourdes de la Légion d'Honneur, de l’Union départementale de la Médaille militaire Section de Lourdes, du Comité Départemental du Souvenir Français - Section de Lourdes, de l’Union Nationale des Combattants, des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, des Associations de déportés, internés, résistants et patriotes et l’Union Nationale des Anciens Combattants d'Indochine, TOE et Afrique du Nord.
- Mme Catherine Lavit, Inspectrice de l’Education et M. Sébastien Sarrat, directeur de l’école primaire du Lapacca,
- M. Thierry Lavit, Maire de Lourdes et M. Jean-Georges Crabarie, délégué aux Anciens Combattant,
- Mmes Evelyne Laborde et Marie Plane, Conseillères départementales,
- M. le Député Benoit Mournet et Mme la Sénatrice Viviane Artigalas,
- M. Fabien Tuleu, Sous-Préfet de l’arrondissement d’Argelès-Gazost.
L’assemblée a ensuite entonné la Marseillaise dont le 1er couplet et le refrain ont été chantés par les chanteurs Montagnards. Le 7° couplet a été interprété par les élèves des classes de CM1 et CM2 de Mmes Jourdan, Castells et Llanes de l’école primaire du Lapacca.
Après la cérémonie militaire, M. Fabien Tuleu, a remis les insignes de porte-drapeau à :
- M. Théo Barzu, pour ses 10 années de service, en tant que porte-drapeau du Comité de Lourdes de l’Association des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes.
- M. Bruno de Craene, pour ses 5 années de service, en tant que porte-drapeau de la Fédération Départementale des Mutilés, Combattants, Victimes de Guerre.
Les diplômes d’honneur ont été remis lors du vin d'honneur offert au Palais des Congrès, respectivement à Mme Carmen Fontaine, présidente du Comité de Lourdes de l’Association des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes, et M. André Ladjini, président de la section locale de la Fédération Départementale des Mutilés, Combattants, Victimes de Guerre.
Publié le 14/11/2022