Le 21 juillet 2020.
Les deux apiculteurs de la ville de Lourdes, Olivier Alary, et Jean Marie Lancou, me donnent rendez-vous à 6h ce matin, à l'entrée nord du château. Le jour n’est pas encore levé et, les abeilles installées en contrebas, sur une terrasse ouest du château, devraient encore être dans leur ruche. C’est le but. La première manipulation consiste à fermer la planche d’envol, pour transporter en sécurité l’essaim.
Une fois les chapeaux retirés, il faut charger les ruches sur la remorque (une cinquantaine de kilo chacune), récupérer les piquets et palettes aux serres municipales et c’est parti pour l’ascension du col.
La commune de Lourdes possède des terres là-haut, et c’est sur une des parcelles de la ville que les abeilles passeront la deuxième partie de l’été.
Le déménagement des ruches a plusieurs intérêts.
Il permet d’abord de mener des activités variées au château fort en toute quiétude, en particulier le cinéma de plein air. Il est ainsi rassurant de ne pas être dérangé par cet insecte si particulier durant la saison touristique.
Ensuite, la transhumance des abeilles nous invite à profiter du bénéfice du décalage de la floraison en altitude. Les colonies trouveront ainsi un terrain favorable à leur développement, pas ou peu de prédateurs, des fleurs de montagnes variées, un environnement non souillé, non pollué... Les abeilles feront aussi naturellement des réserves de miel pour l'hiver. Ce qui n’est pas le cas en plaine, bien souvent, les apiculteurs doivent nourrir artificiellement leurs essaims pour leur permettre de traverser l'hiver sans famine.
Enfin, le déplacement de nos ruches permet de les maintenir en pleine santé, loin de la prédation du frelon asiatique, dont le régime alimentaire est constitué de fruits mûrs et d'insectes, et en particuliers d'abeilles. C'est une espèce invasive présente sur tout le territoire. Aujourd’hui, la pression du frelon asiatique sur les abeilles installées au château fort est si importante qu'il a été décidé de déménager les ruches au Hautacam.
Il faut garder à l’esprit que celui-ci peut être dangereux pour l'homme et doit faire l'objet de signalement aux pompiers pour les lieux publics. Le particulier peut aussi solliciter un désinsectiseur pour détruire le nid. Même s’il disparaît durant l'hiver, le frelon asiatique est désormais bien présent dans notre centre-ville.
Le retour des ruches au château fort devrait se faire maintenant en fin d'été, voire au début de l'automne. En attendant, le miel de printemps déjà récolté, est en vente à la boutique du château fort. Un miel unique puisque récolté sur place... le circuit de distribution est donc des plus courts, assurément ZÉRO empreinte carbone !
Un grand merci à nos deux apiculteurs de la Commune de Lourdes, passionnés et généreux.
l Cécile Prévost, adjointe au Maire de Lourdes, chargée de la transition écologique et du cadre de vie l
Publié le 23/07/20