Mardi 6 mai, la Ville de Lourdes a inauguré la sculpture L’Aigle de la Paix, une œuvre offerte par le sculpteur Jean-Claude Sanna, en présence de Thierry Lavit, maire de Lourdes, et de Sylvie Mazurek, maire-adjointe en charge de la Culture, du Patrimoine culturel et de l’Événementiel culturel.
Inspirée d’une légende médiévale relatée dans un texte du XIIIᵉ siècle attribué au moine chroniqueur anglais Marfin, cette sculpture illustre un épisode fondateur de l’histoire de Lourdes, immortalisé sur le blason de la ville. En 778, alors que Charlemagne assiège la forteresse de Lourdes tenue par le chef sarrasin Mirat, un aigle laisse échapper une truite à ses pieds. Mirat, fin stratège, offre la truite à Charlemagne, laissant penser qu’il dispose encore de vivres en abondance. Impressionné, l’empereur envisage de lever le siège. Mais l’évêque du Puy-en-Velay, qui accompagne Charlemagne, propose à Mirat de conserver la place à condition qu’il se convertisse au christianisme. Deux vitraux de la chapelle du Château fort perpétuent aujourd’hui cette légende.
Jean-Claude Sanna, né à Lourdes en 1967 de parents sardes, est chaudronnier de formation. Il rejoint la Mairie de Lourdes en 1989. Sa vocation artistique émerge en 1993, à la suite d’une rencontre marquante avec le Dalaï-Lama. Peintre et sculpteur autodidacte, il nourrit son œuvre de ses nombreux voyages à travers le monde : Katmandou, Calcutta (où il rencontre Mère Teresa), Thaïlande, Birmanie, Mexique, Guatemala, Santa Clara à Cuba (où il assiste à la visite de Jean-Paul II), entre autres.
En 2000, il remporte le 1er prix d’art figuratif moderne lors d’un concours international à New York. Il expose dans plusieurs lieux prestigieux, notamment à l’École militaire de Paris, participe à un court-métrage aux côtés de Stéphane Ferrara et Samuel Le Bihan, et apparaît comme figurant dans le film Alexandre le Grand réalisé par Oliver Stone.
En 2020, il conçoit L’Aigle de la Paix sous forme de maquette, dans le cadre d’un appel à projets de la Ville visant à réaménager un rond-point. Le projet n’ayant pas abouti, l’artiste propose de donner une seconde vie à l’œuvre en l’installant au Château fort – Musée pyrénéen. La sculpture trouve sa place sur l’esplanade des Chevaliers, face aux maquettes de Margalide Le Bondidier, fondatrice du Musée, dans l’axe de l’église paroissiale et des montagnes. L’Aigle de la Paix incarne la paix et la sagesse, des valeurs chères à l’artiste.
À l’occasion de l’inauguration, Thierry Lavit a déclaré : “Nous sommes touchés que vous ayez fait don de cette œuvre à la Ville de Lourdes. Je pense qu’à l’endroit où va siéger cet aigle, il va élever cette légende et que vous vous inscrivez dans l’histoire du Château fort. Votre bienveillance et votre générosité n’ont d’égal que l’humilité de votre talent. Et à ce titre, en tant que Maire, représentant la Ville de Lourdes, nous vous remercions ad vitam aeternam pour une œuvre qui, désormais, va siéger au Château fort dans le cadre de cette légende et qui honore la Ville de Lourdes. Merci.”
Sylvie Mazurek, adjointe au maire, a ajouté que “plusieurs emplacements avaient été évoqués et testés. Puis, c’est l’esplanade des Chevaliers qui a été retenue. Dans certaines cultures, on attribue aux aigles le don de voyance, voire celui de messager des dieux, car il a la capacité de se rapprocher du soleil grâce à son vol impressionnant et majestueux. Mais dans tous les pays, et je pense dans votre cœur aussi, l’aigle est le symbole de la liberté.”
Enfin, Jean-Claude Sanna a conclu : “J’offre cet aigle à ce lieu, à nous tous, aux générations futures qui veillent sur cette cité et rappellent en silence que la paix est toujours une œuvre collective.”
Publié le 06/05/2025