La commémoration de la Journée nationale commémorative de l’appel historique du Général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l’ennemi, s’est déroulée le mardi 18 juin à 10 h au au square du Général de Gaulle, avenue du Maréchal Foch.
Cette cérémonie a été présidée par M. le Sous-préfet de l’arrondissement d’Argelès-Gazost, Fabien Tuleu, en présence de M. Thierry Lavit, maire de Lourdes, accompagné de de M. Jean-Georges Crabarie, Conseiller Municipal chargé des Anciens Combattants, de M. Stéphane Peyras, représentant le Conseil Départemental et de Mme Anne Miquel Val, directrice académique des services départementaux de l’Education Nationale. Cette commémoration a rassemblé autour du public, les élus du Conseil municipal, les Présidents et membres d’associations patriotiques, les Portes-drapeaux et des représentants des forces de l’ordre : Gendarmerie, Police nationale, Police municipale.
Le 18 juin 1940 sur les ondes de la BBC, le Général de Gaulle appelait les Français à refuser la défaite et à poursuivre le combat avec lui en Grande-Bretagne, au sein des Forces Françaises Libres. Entouré de volontaires qui l’avaient rejoint dans son exil, il jetait les bases d’une alternative au régime de Vichy et à sa politique de collaboration avec l’Allemagne nazie : la France Libre.
Léa Andrieu, élève de la classe de Mme Pène du Lycée de Sarsan a lu l’appel prononcé sur les ondes de la BBC par le Général de Gaulle le 18 juin 1940 : « Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force
mécanique, terrestre et aérienne de l’ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la
tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des Etats-Unis.
Cette guerre n’est pas limitée au territoire de notre malheureux pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France.
Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure.
Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialisés des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu’il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.
Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la radio de Londres. »
Cette lecture a été suivie de la diffusion du Chant des partisans.
Puis, Fabien Tuleu a lu le message national de M. Sébastien Lecornu, ministre des Armées et de Mme Patricia Mirallès, secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants et à la Mémoire : “ Londres, le 18 juin 1940. Londres, capitale de l’Angleterre et déjà un peu d’une France combattante, depuis que la veille elle a accueilli un général qui ne peut se résoudre à voir son pays capituler devant l’ennemi. Il a 49 ans et il s’appelle Charles de Gaulle.
Naufragé de la défaite, sans troupes, sans moyens, sans guère de crédit encore. Mais c’est lorsqu’il est seul et démuni de tout que se révèle l’essentiel, sur lequel tout l’avenir sera bâti : une foi invincible dans le destin de la France, une confiance inébranlable dans la victoire des Alliés, et dans les Français, qui, il le savait, au plus profond d’eux- mêmes, n’accepteraient pas la soumission. Londres, le 18 juin 1940, 18h, au siège de la BBC. Au milieu de la débâcle, au cœur du plus atroce effondrement de notre histoire, une voix s’élève. Une autorité forgée dans l’apocalypse. Un Français parle aux Français. Un discours ciselé, 400 mots à peine, quelques brèves minutes qui permettent de poser les bases d’un relèvement et d’exorciser la compromission. (..)
Londres, le 18 juin 1940, et jusqu’à la fin de la guerre. C’est dans cette ville, plus tard à Alger, que le général se fit architecte de la résistance puis de la reconstruction. C’est là qu’il a écrit parmi ses plus grands discours et exprimé sa vision pour la France. Londres à l’heure où la BBC n’a jamais été si française, Londres où des « vive la France ! » mâtinés d’accent anglais accompagnaient les déambulations du général.
Londres à la fois hôte et incarnation du désir de résistance. Le général inconnu ne l’était plus. Il était devenu le chef d’une France en exil, mais combattante et libre. Reconnu par ses alliés anglophones, fédérant derrière lui les troupes de l’empire, celles qui s’illustreront plus tard à Bir Hakeim et dans les sables de Koufra, à Oyonnax et dans les maquis, autour du commandant Kieffer et dans les montagnes de Monte Cassino, à bord du Surcouf ou du cuirassé Richelieu, dans l’escadrille de Normandie-Niémen.
Il y a 84 ans, en jetant sur le papier son discours avec ardeur dans l’anonymat d’un après-midi d’été, le Général de Gaulle a aussi écrit notre destin, et notre histoire.
En ce jour, alors que la Nation reconnaissante commémore les 80 ans des Débarquements et de la Libération, notre gratitude s’exprime envers lui, envers ses compagnons et toutes celles et ceux qui l’ont rejoint et suivi. Ensemble, ils exprimèrent une idée simple, mais conforme à ce qu’est la France : que rien ne pouvait exister ni demeurer sans liberté.
Vive la République !
Vive la France ! “
S’en sont suivis quatre dépôts de gerbes effectués par :
- M. Fabien Tuleu, Sous-Préfet de l’arrondissement d’Argelès-Gazost.
- M. Stéphane Peyras, Conseiller départemental, a déposé une gerbe pour le Conseil Départemental.
- M. Thierry Lavit, maire de Lourdes,M. Jean-Georges Crabarie, délégué aux Anciens Combattant et Mme Mme Anne Miquel Val, directrice académique des services départementaux de l’Education Nationale.
- Mme Madeleine Navarro et Mme Claudie Tourreille, présidente et vice-présidente du Souvenir Français local.
La commémoration s’est clôturée par une minute de silence et la diffusion de La Marseillaise.
Publié le 24/06/2024