Publié le 30 juin 2025

Exposition en hommage à Franz Schrader, artiste savant et amoureux des Pyrénées

Exposition en hommage à Franz Schrader, artiste savant et amoureux des Pyrénées

Mercredi 25 juin, au Château fort – Musée Pyrénéen, la Ville de Lourdes a inauguré une exposition consacrée à Franz Schrader, figure emblématique de la cartographie, de l’exploration et de la peinture pyrénéenne. Cette exposition, visible du 26 juin 2025 au 3 mai 2026, a été inaugurée en présence du maire Thierry Lavit, de Sylvie Mazurek, maire-adjointe chargée de la Culture, du Patrimoine culturel et de l’Événementiel culturel et de Luc Chardronnet, arrière-petit-fils de Franz Schrader, à l’origine d’un don exceptionnel au musée. 

 “Je suis ravi de vous accueillir pour le vernissage de cette nouvelle exposition du Château fort – Musée pyrénéen, intitulée Franz Schrader, la montagne sublimée”, a déclaré Thierry Lavit en ouverture, soulignant l’importance de cette figure majeure pour l’histoire des Pyrénées.

En 2024, Luc Chardronnet avait contacté le musée sur les conseils de l’éditrice Marie Lauribe, qu’il a chaleureusement remerciée. Cette initiative aboutit aujourd’hui à une donation exceptionnelle de 475 pièces : cartes, archives, carnets de dessin, médailles, bas-reliefs, tours d’horizon… tous témoins du regard passionné de Franz Schrader pour la montagne. “Je suis bien sûr extrêmement reconnaissant envers Monsieur Chardronnet et sa famille, car j’ai bien conscience de ce que ce don représente.”

Ce patrimoine familial, précieusement conservé pendant un siècle, rejoint ainsi les plus de 15 000 objets du musée, venant enrichir les collections déjà admirées par plus de 91 000 visiteurs en 2024. Un record depuis 1997, preuve d’un regain d’intérêt pour l’histoire locale, portée par une stratégie culturelle ambitieuse.

Franz Schrader, explorateur et poète du relief

Né à Bordeaux en 1844, Franz Schrader découvre les Pyrénées à 22 ans et en tombe éperdument amoureux. Ce coup de foudre, vécu aux côtés de son ami Léonce Lourde-Rocheblave, l’emmène dans une aventure de toute une vie : explorer, comprendre, cartographier. En 1873, il invente l’orographe, outil qui révolutionne la représentation du relief. Il est le premier à cartographier l’ensemble de la chaîne franco-espagnole, avec une attention particulière pour le massif de Gavarnie-Mont-Perdu.

Mais Schrader ne se contente pas de mesurer la montagne : il la peint, la dessine, la raconte. Son style pictural mêle rigueur scientifique et sensibilité impressionniste, traduisant les jeux de lumière de la haute altitude dans des œuvres d’une grande délicatesse.

Une exposition généreuse et accessible

Sylvie Mazurek a salué le travail des équipes du musée et rappelé la diversité des pièces exposées : certaines issues de la collection permanente, d’autres prêtées par des particuliers, et bien sûr un extrait du fonds Chardronnet. L’exposition s’accompagne aussi de l’œuvre contemporaine Orographie, signée Alain-Jacques Lévrier-Mussat, acquise en 2021.

L’exposition propose une médiation multilingue (français, anglais, espagnol) pensée aussi pour le jeune public. Croquis de voyage, ateliers aquarelle, visites flash et même une conférence prévue le 18 décembre, intitulée Appel d’air, viennent compléter la programmation.

Mémoire vivante et héritage familial

Le témoignage de Luc Chardronnet a été empreint d’émotion et de tendresse. Il a évoqué le souvenir de sa mère, qui a connu Franz Schrader enfant, ainsi qu’un pèlerinage récent à Gavarnie, au mausolée discret du savant :  “Nous étions devant le mausolée, dans le calme, quand une classe de CM1-CM2 est arrivée. Les enfants nous ont demandé qui nous étions. Et l’instituteur a lancé : “Franz Schrader, ça vous dit quelque chose ?” Les enfants ont répondu : “Oui, au musée ! L’orographe !””

Une scène presque magique, comme si la mémoire de Franz Schrader, au-delà des siècles, avait encore trouvé un chemin vers les cœurs les plus jeunes.

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