Qu’est-ce qu’un séisme ?
Un séisme correspond à une vibration du sol provoquée par une libération brutale d’énergie au niveau d’une faille tectonique. Cette énergie se propage sous forme d’onde sismique, depuis le point de rupture sur la faille (foyer ou hypocentre), dans toutes les directions. À la surface, le point situé à la verticale du foyer, où le tremblement de terre est ressenti en premier et où il est le plus intense, est appelé l’épicentre.
Schéma explicatif du vocabulaire spécifique pour un séisme
© Graphies MEDD-DPPR
Les lents mouvements des plaques tectoniques à la surface de la Terre génèrent une accumulation d’énergie le long des failles, pendant des dizaines, voire des centaines d’années, déformant imperceptiblement les roches avoisinantes des failles. À l’image d’un élastique, cette lente déformation finit par atteindre un point de rupture : le déplacement des roches sur la faille déclenche un séisme.
Le séisme est d’autant plus violent en surface que le foyer est superficiel et que l’énergie libérée est grande. Cette dernière est, quant à elle, fonction de la dimension de la faille et du glissement occasionné sur le plan de faille.
La magnitude est un chiffre représentant l’énergie libérée lors d’un séisme. Elle découle de l’exploitation des enregistrements des stations sismologiques (sismogrammes). Augmenter la magnitude d’un degré revient à multiplier l’énergie libérée par trente. Ainsi, un séisme de magnitude 4 représente l’énergie libérée par trente séismes de magnitude 3. Dit autrement, un séisme de magnitude 7 est 900 fois plus puissant qu'une secousse de magnitude 5. Il arrive que pour de très petits séismes les magnitudes soient négatives (de l’ordre de -2, voire -3). À ce jour, les séismes les plus puissants observés ont des magnitudes de 9 à 9.5 (Chili en 1960, Japon en 2011).
L’intensité d’un séisme traduit les effets et les dommages sur les structures des bâtiments, mais également le ressenti de la population en un lieu donné. Elle se note en chiffre romain sur une échelle de I à XII. Habituellement, l’intensité est maximale à l’épicentre et diminue avec la distance.
La sismicité dans les Pyrénées
Les Hautes-Pyrénées sont, avec les Pyrénées-Atlantiques, le département le plus sismogène de France métropolitaine. En effet, les sismomètres du Bureau Central Sismologique Français (BCSF) y enregistrent le plus grand nombre de séismes.
Les sismomètres repèrent au moins un séisme par jour dans les Pyrénées dont deux/trois séismes par an sont largement ressentis par la population.
La carte associée au catalogue de la sismicité instrumentale de France de l'hexagone 1962-2009 du BCSF
© CNRS / CEA
La sismicité historique des Pyrénées
La sismicité instrumentale, désignant les séismes dont les ondes sismiques ont pu être enregistrées par des instruments (sismomètres), est très récente et date des années 60 (cf. la carte de la sismicité instrumentale qui parle de séismes de 1962). Le séisme d’Arette de 1967 fut le premier séisme des Pyrénées enregistré par une seule station. Cependant, la présence d’un réseau relativement dense et homogène de stations permettant de disposer d’une base de données fiable ne date, elle, que d’une vingtaine d’années. Ce réseau a été développé par l’Observatoire Midi-Pyrénées basé à Toulouse.
Cette échelle de temps étant bien trop courte pour avoir une représentation globale de la sismicité des Pyrénées, les sismologues font appel à la sismicité dite historique. Cette dernière recense tous les séismes dont des traces ont pu être retrouvées soit directement sur le terrain, soit grâce à des témoignages ou dans différentes archives (départementales, institutions, particuliers, articles de presse, ...).
Carte représentant la sismicité historique des Pyrénées /
Source : http://rssp.irap.omp.eu/images/053_sismicite_historique.jpg
Ainsi, bien qu’aucun séisme supérieur à une magnitude de 5/5.5 n’ait été enregistré dans les Pyrénées, la sismicité historique met en avant des secousses de plus forte intensité dont les magnitudes ont pu être estimées autour de 6/6.5 (Bagnères-de-Bigorre en 1660).
Le risque sismique dans les Pyrénées : prévenir et prévoir les séismes
Le risque est le produit de deux paramètres : l’aléa et la vulnérabilité. L’aléa correspond à la probabilité, l’éventualité d’avoir un séisme sur une zone donnée. Pour les séismes, il est impossible de faire de la prédiction à court terme, c'est-à-dire de prédire où, quand et avec quelle magnitude se manifestera le prochain.
Aussi, la vulnérabilité est l’unique facteur à pouvoir être réduit. Il est question de la vulnérabilité des bâtiments, mais également de la vulnérabilité des personnes.
Afin de réduire la vulnérabilité des bâtiments, les nouvelles constructions peuvent être bâties en appliquant un certain nombre de dispositifs regroupés sous la dénomination de « normes parasismiques » et des renforcements sont possibles pour les structures existantes.
L’étude de la sismicité historique permet d’estimer la magnitude maximale prévisible sur un site donné et les zones atteintes par le passé. Ainsi, une carte de zonage sismique a pu être établie à partir de séisme de référence. Dans notre région, ce séisme est celui de 1660 de Bagnères-de-Bigorre dont l’intensité maximale fût de X.
La carte de zonage sismique divise le territoire national en cinq zones où les règles de construction parasismique évoluent en fonction du niveau de la sismicité. Lors d’un séisme et pour chaque niveau, le bâtiment peut subir des dommages irréparables, mais elle ne doit pas s’effondrer sur ses habitants.
Anciennement PS 92, c’est aujourd’hui un code européen qui définit les normes parasismiques : l’Eurocode 8. Lourdes se situe en zone de sismicité 4, le plus haut niveau de France métropolitaine. Pour connaitre le niveau de sismicité de votre commune, vous pouvez vous rendre sur le site suivant : http://macommune.prim.net/
Carte du zonage de la sismicité en France (entrée en vigueur le 1er mai 2011)
Développer une culture du risque est très important pour réduire la vulnérabilité des personnes. À Lourdes, la Maison de la connaissance du risque sismique est une structure qui a pour vocation d’informer, de former et de sensibiliser au risque sismique. Des visites de groupe sont assurées par une médiatrice scientifique du Centre Pyrénéen des Risques Majeurs (C-PRIM).
Le C-PRIM est un centre de ressources dont l'objectif est de répondre aux besoins d'information des acteurs pyrénéens en matière de prévention des risques naturels et technologiques.
Enfin, plusieurs sites Internet permettent au grand public de s’informer sur le risque sismique, comme le site http://www.franceseisme.fr du BCSF.
Vous avez un rôle à jouer
>> Télécharger le dépliant conçu par le C·PRIM avec la collaboration de la Région Occitanie
Connaître les gestes et les consignes de sécurité à adopter en cas de séisme avant, pendant et après un séisme peut sauver des vies :
> AVANT :
- S’informer en Mairie des risques encourus sur la commune et consulter les documents en liens avec les risques locaux (DICRiM par exemple)
- Respecter et appliquer les règles de construction parasismiques (éventuellement envisager des travaux de mise en conformité)
- Anticiper les conséquences d’un séisme vis-à-vis du mobilier, incluant les objets extérieurs pouvant chuter en cas de secousse (Fixer les appareils et meubles lourds)
- Prévoir une lampe et une radio (avec des piles) à portée de main
> PENDANT :
À l’intérieur :
- Se protéger de tout risque de blessure lié à la chute d’objets, en se glissant sous une table, voire une chaise ou en se protégeant avec un objet accessible (sac, ...)
- Autant que possible, s’éloigner des vitres et se placer au plus près des murs porteur ou des encadrements de portes.
- Sortir à la fin des secousses, en veillant à ce que personne ne reste à l’intérieur.
À l’extérieur :
- S’éloigner de tout ce qui risque de s’effondrer, se renverser, tomber.
> APRÈS :
- Couper l’eau, le gaz et l’électricité, si les réseaux sont accessibles sans danger.
En cas de doute sur l'électricité, contactez Enedis au 09 726 750 65. Concernant le gaz, contactez votre fournisseur de gaz (liste des fournisseurs). - Évacuer rapidement les bâtiments
- Se regrouper loin de tout édifice, dans une zone ne présentant aucun risque de chute d’objet (arbres, lignes téléphoniques, poteaux, panneaux publicitaires, etc.)
- Suivre les indications données à la radio
- Ne pas aller chercher les enfants à l’école
- Ne pas chercher à retourner dans les bâtiments, compte tenu du risque de sur-accident pouvant être provoqué par d’éventuelles ruptures de canalisations de gaz, de lignes électriques, etc.)
- Passer des coups de téléphone qu’en cas d’urgence afin de ne pas saturer les réseaux pour les secours.
Épicentre (Centre d’éducation, prévention et information sur le risque sismique)
Anciennement appelé « Maison sismique », Épicentre est centre d’information unique en France, dédié à la compréhension des tremblements de terre et axé sur la découverte ludique des phénomènes. Ce petit musée gratuit est une structure municipale dont la gestion et l’animation a été confiée à une association, le C·PRIM.
Vous pourrez utiliser plusieurs maquettes interactives illustrant les effets des séismes sur les bâtiments, observer des sismomètres et leurs enregistrements en direct, mais aussi ressentir un séisme de votre choix sur un simulateur, complété par des lunettes de réalité virtuelle. Une petite bibliothèque thématique, une boutique et des jeux pour enfants sont à votre disposition.
À l’extérieur, une exposition grandeur nature illustre les principes de construction parasismique. Les habitants de Lourdes pourront également y trouver des informations sur le risque local et la réglementation, notamment sur le Plan de prévention du risque sismique (PPRS) en vigueur depuis le 13 octobre 2023.
Entrée libre
Ouverture du mardi au samedi :
— De début avril à la Toussaint + pendant les vacances scolaires de Noël et février (toutes académies) : ouvert de 9 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18 h.
— De la Toussaint à fin mars (hors vacances scolaires) : ouvert de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 17 h.
Visites guidées
Pour en apprendre davantage, vous pouvez réserver une visite guidée au tarif de 5 €/personne (forfait famille 15 €), une visite « spéciale enfants » (6 à 12 ans) ou encore notre escape game (à partir de 10 ans, 10 €/groupe jusqu’à 6 personnes).
Pour les visites scolaires, le tarif est de 2 €/enfant et la visite d’Épicentre est éligible au Pass Culture.
Contact :
Épicentre est situé sur le parking de la gare du funiculaire, au 59 avenue Francis-Lagardère à Lourdes.
Pour réserver, n'hésitez pas à contacter le C-PRIM :
- Par mail : epicentrelourdes@gmail.com
- Par téléphone : 06 22 07 49 43
- En ligne : voir notre site Internet : https://epicentrelourdes.org/
- Page Facebook : https://www.facebook.com/people/Epicentre-Maison-sismique/100084166268093/
Signature du Plan de prévention du risque sismique à Lourdes
La ville de Lourdes est située en zone de sismicité moyenne et susceptible de connaître des secousses sismiques importantes, avec des effets destructeurs. Le moyen de prévention le plus efficace contre le risque sismique est donc la construction parasismique et l’amélioration de la qualité du bâti, notamment par une bonne application de la réglementation.
Face à ce risque, après plus de 15 ans d’études et de discussions et un mois après le séisme meurtrier du Maroc, le PPRS de Lourdes a abouti. Il est le fruit d’un long processus.
Après une étude de microzonage sismique réalisée à Lourdes par le Bureau de recherches géologiques et minières en 2006, au vu des impacts potentiels sur la population permanente et touristique, le PPRS de Lourdes a été prescrit par l’État en 2007. En 2012, un prédiagnostic sur les bâtiments les plus vulnérables, tels que les établissements scolaires, a été effectué. Un projet de plan a été présenté à la commune en 2017, puis une enquête publique a été organisée en 2018, se concluant par un avis favorable assorti de quelques réserves, levées depuis.
Quels éléments bâtis sont concernés ?
Le PPRS de Lourdes clarifie les règles de construction parasismiques en fonction d’un zonage de sensibilité du sous-sol aux ondes sismiques et impose le renforcement des éléments non structurels sur un certain nombre de bâtiments.
En effet, en cas de séisme d’intensité modérée, le principal risque est la chute de ces éléments non structurels : cheminées, balcons, enseignes, tuiles et ardoises des toits…
Quels sont les propriétaires concernés ?
Les propriétaires des bâtiments construits après 1998, et de ceux construits entre 1968 et 1998 bénéficiant d’une attestation de conformité aux normes alors en vigueur, n’ont aucune obligation.
Pour les autres bâtiments, le PPRS peut imposer des travaux sur des éléments non structurels et dans la limite de 10 % de la valeur du bien. Sécurisation des enseignes, des cheminées, des balcons et des autres éléments de façade non structuraux sont à réaliser dans un délai de 5 ans.
Quels financements sont disponibles ?
Le Fonds de prévention des risques naturels majeurs (dit aussi fonds Barnier*) pourra accompagner les propriétaires privés à hauteur de 80 % et les entreprises de moins de 20 salariés à 40 % du coût des travaux à réaliser. En les combinant avec d’autres financements, le PPRS peut donc constituer une opportunité pour réaliser quelques travaux.
>> voir l'actualité "La triple actualité de la Maison de la connaissance du risque sismique"
Liens pratiques :
Le PPRS est accessible ici : https://ddt65.terralego.com/communes/lourdes
Télécharger l’arrêté préfectoral d'approbation du PPRS : https://www.hautes-pyrenees.gouv.fr/contenu/telechargement/16005/112558/file/arr%C3%AAt%C3%A9-prefectoral-PPRS.pdf
*Pour en savoir plus sur le fonds Barnier : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/20121_Fonds%20Barnier-A4_WEB.pdf
Pour savoir si vous êtes concerné, consultez le document : https://www.hautes-pyrenees.gouv.fr/contenu/telechargement/16006/112563/file/Logigramme-PPRS.pdf