Lundi 23 mai, le maire, a donné une conférence de presse pour expliquer la décision municipale de revenir à la pratique ancestrale de la transhumance.
L’occasion également de faire le point sur le fauchage raisonné qui guide désormais les actions de la Ville de Lourdes en matière d’entretien des espaces publics.
Les effets sont déjà visibles. Beaucoup l’ont remarqué et apprécié. D’autres ont émis des réserves… Le projet municipal qui consiste à décliner sur le terrain des actions concrètes au service de la planète, enchaîne les initiatives. Plantation de haies, jardins partagés, fauche raisonnée des espaces verts et depuis cette année, place à une nouveauté, ou plutôt retour à une très ancienne pratique : l’éco-pâturage !
« La Ville de Lourdes a construit un Plan Avenir Lourdes qui érige le cadre de vie au rang des priorités. La volonté municipale est d’aborder l’écologie de manière frontale et de la décliner de façon transversale afin d’avancer et de nous inscrire dans une action durable. L’éco-pâturage et le fauchage raisonné vont de pair. L’animal remplace la machine. En consommant moins de carburant, en réduisant les coûts d’entretien des matériels mécaniques, en abandonnant peu à peu les produits phytosanitaires, en économisant l’eau, en végétalisant, nous faisons le pari de l’avenir, c’est certain, mais surtout celui du bon sens ! Regardez les températures que nous avons relevé cette année dès le mois de mai ! Nous avons la chance de vivre dans une ville à l’identité marquée entre ruralité et urbanisme. C’est un écrin de verdure. Profitons-en ! D’ailleurs, j’en profite pour annoncer que nous allons dans les toutes prochaines semaines proposer le permis de végétaliser », a résumé le Maire Thierry Lavit en introduction.
« Depuis 50 ans, on a bétonné, goudronné, engazonné, comme si la planète Terre ressemblait à un golf. Nous travaillons ici à Lourdes depuis deux ans pour transformer les pratiques. C’est un travail en collaboration directe avec les habitants qui participent aux projets de la Ville. L’objectif est de favoriser un milieu sain au service du bien-être des Lourdais. Du sol à l’air, en passant par l’eau, tout est mis en œuvre pour atténuer l’effet des gaz à effets de serre. Après le plan arbres, le rucher, les prairies fleuries, les jardins de légumes… nous allons poursuivre nos programmes en y associant directement la participation citoyenne », a rappelé Cécile Prévost, adjointe au maire en charge de la transition écologique et du cadre de vie.
Porter un nouveau regard sur l’herbe en ville
Le fauchage raisonné est une méthode d’entretien du domaine public qui, en respectant la biodiversité des milieux, permet de limiter la hauteur de coupe, les interventions au strict nécessaire pour assurer la sécurité des usagers, repousser le débroussaillage à l’automne afin de permettre la reproduction des espèces vivant dans ces milieux.
Ces techniques permettent également de réaliser des économies (usure et entretien du matériel et consommation de carburant) et de limiter les arrosages.
Les usagers peuvent donc être surpris par la hauteur de la végétation et croire à un manque d’entretien. Mais l’image d’une « terrain propre » ne doit plus être synonyme de végétation rasée.
Les espaces verts comme les bords de route sont de véritables refuges écologiques, permettant aux espèces animales et végétales présentes de se déplacer, se nourrir, se reproduire. En limitant les surfaces fauchées et les fréquences de passage, on préserve leurs habitats.
Des brebis à la place des tondeuses
L'éco-pâturage consiste à proposer aux agriculteurs du pays lourdais des espaces verts habituellement fauchés par les services de la ville. Cette pratique ancienne a été délaissée peu à peu et progressivement remplacée par de l’entretien mécanique et chimique. Consciente de l’impact environnemental, la mairie a donc souhaité faire évoluer ses pratiques.
Cette tonte « naturelle » sans essence ni électricité économise également le transport lié à l’enlèvement des déchets verts. Plus de bruits de moteur, pas d’émission de CO2, pas de déchets, … à peine quelques bêlements ! Et les brebis en particulier peuvent aussi intervenir dans des terrains d’accès compliqué, difficilement mécanisables.
Retour de la transhumance, mercredi 25 mai
Les élus ont donc autorisé la transhumance de 110 brebis et 10 chèvres, du centre aéré jusqu'au château fort, mercredi 25 mai 2022, entre 6 h et 7 h du matin, afin de minimiser la gêne occasionnée.
Le parcours prévoit d'emprunter les artères suivantes : centre aéré, rue du Baratchélé, chemin de Saint-Pauly, chemin de Bernadette, chemin Lannedarré, avenue Antoine Béguère, boulevard du commandant Célestin Romain, pont SNCF, avenue Alexandre Marqui vers le rond point de l'hôpital, rue de Pau, boulevard de la Grotte, quai Saint-Jean, rue de Maupas.
Un arrêté d'interdiction de circulation au fur et à mesure du passage des brebis sur la chaussée réglementera le trafic routier.
Les agents du service Propreté urbaine seront mobilisés pour nettoyer la chaussée après le passage des brebis. Une attention particulière sera portée dans les rues commerçantes.
« La présence des brebis sur l'espace public s'intègre dans une politique globale de reconnexion de la Ville à son identité Pyrénéenne et de retour de la nature en ville. La pâturage pastoral fertilise les sols et enrichit les rapports humains. C’est une expérience engagée depuis plusieurs mois qui est appelée à croître et se renouveler. A l’époque, Lourdes était un carrefour des transhumances. Il faut aujourd’hui recréer du sens pour accompagner nos actions et savoir questionner le passé pour avancer », a conclu Thierry Lavit.
Publié le 24/05/2022